Un article pour vous parler de mon expérience...

 Quoi ?

              Le CAFIPEMF est le Certificat d’Aptitude aux Fonctions d’Instituteur et Professeur des Ecoles Maître Formateur. Il permet de postuler sur des postes de conseillers pédagogiques ou professeurs des écoles maître formateur.

Pourquoi ?

            Beaucoup d’entre vous m’ont posé cette question sur les réseaux.

Quand j’ai obtenu un poste à titre définitif, j’avais du cycle 2 et je me suis vite tournée vers les pédagogies coopératives (un peu par hasard grâce à un collègue : si tu passes par-là, je t’embrasse !) car je cherchais des réponses aux divers besoins de mes élèves en difficulté. Non seulement j’ai découvert ces pratiques, mais j’ai aussi découvert les offres de formation disponibles sur Internet : Canopé et EtreProf par exemple.

            J’ai fait beaucoup de formations sans trop en parler dans beaucoup de domaines qui touchent l’école. J’étais admirative des formateurs sur lesquels je suis tombée. Ils parvenaient à m’apporter du concret en un temps très court, du pratique pour la classe et des connaissances didactiques !

            Puis le confinement de mars 2020 est arrivé. L’offre de formation s’est décuplée via les réseaux et je me suis bien amusée ! J’ai l’année suivante accueilli des stagiaires M1 et cela a été un véritable déclic. J’ai donc décidé de me renseigner sur l’examen du CAFIPEMF, entre autres auprès de collègues qui l’avaient passé. Et le décret de la nouvelle mouture est sorti….

Quand ?

            Cette nouvelle mouture a été le déclencheur de ma décision.

            La seule raison pour laquelle je ne l’ai pas fait avant est que cela demandait 2 ans (ancienne mouture) et mes filles ne sont pas bien grandes (5 et 9 ans). L’idée était de penser à moi mais sans léser notre vie de famille. Mais cette nouvelle mouture proposait une formation de 9 mois au bout de laquelle je présentais l’examen.

            Je voulais aussi prendre le temps de poser des piliers familiaux pour que ma décision impacte le moins possible mes filles, avec en plus mon mari qui travaille en horaires atypiques… Bref, les piliers étant posés, j’ai décidé en avril 2021 de passer le CAFIPEMF.

Comment ?

             La formation est en plusieurs temps. D’abord des formations académiques massées : une de trois jours en juillet et une semaine pendant les vacances d’automne dans mon cas. Auxquelles s’ajoutent quelques demi-journées de septembre à décembre. Ensuite, nous avons eu des formations départementales à l’INSPE. Et enfin, l’auto-formation. Elle est clairement le prolongement que chacun donne aux formations mentionnées ci-dessus. Je me suis servie d’une bibliographie (article prochainement disponible) et d’une sitographie adaptée à mes épreuves.

              Ces formations abordent 3 thèmes principaux : l’ingénierie de formation, la didactique du français et la didactique des maths.

L’ingénierie de formation comprend les démarches, auteurs, concepts… qui sont mis en œuvre dans la construction et la mise en place de dispositifs de formations auprès des enseignants. C’était un domaine qui m’était totalement inconnu et qui me plaît maintenant beaucoup.

Pour la didactique des maths et du français, vous devrez adapter vos lectures et visionnages en fonction de vos épreuves. Mais de nombreuses ressources sont disponibles pour apprendre à apprendre…

Les épreuves :

Cf. Bulletin Officiel >ICI<

L’examen se déroule avec 2 épreuves :

- Epreuve 1 : Visite en classe ou action de formation + entretien d’une heure avec le jury

- Epreuve 2 sur plusieurs jours :

Jour 1 : Observation d’un néo-titulaire + 15 minutes de préparation entretien + entretien avec le néo-titulaire 

Semaines suivantes : rédaction d’un rapport de visite

Jour 2 : entretien d'une heure avec le jury (dont 15 minutes de présentation selon les départements)

Si l’épreuve 1 est en cycle 1, l’épreuve 2 portera sur les cycles 2 ou 3 et inversement. De même, si l’épreuve 1 porte sur le français, l’épreuve 2 portera sur les mathématiques et inversement.

Le jury est composé de 3 membres dont un IEN et un CPC et/ou un prof d’INSPE et/ou un PEMF

Et maintenant ?

                Maintenant… j’attends les résultats mais je suis contente d’avoir ce pas, pas si facile à franchir. C’est une grande étape de sortir de sa zone de confort pour aller vers… Finalement, quand on s’inscrit, on ne sait vers quoi on va et une collègue a utilisé une image très parlante pour moi : le passage à gué un jour de brouillard : dans cette formation, on avance petit à petit donc on découvre au fil du chemin plein de choses qui vont éclairer notre avancée, sans trop savoir vers quoi on avance, mais en connaissant le but final…

Un conseil : laissez-vous du temps : pour avancer lentement, pour digérer tout ce que vous apprenez, du temps aussi pour que cela fasse écho à vos lectures précédentes et à venir…

                Cette formation n’est pas une sinécure : elle est exigeante, elle demande de l’investissement (beaucoup et sur le temps personnel qui plus est), elle est chronophage (plus encore depuis la nouvelle mouture sur un an) et faire le pas de côté pour se penser formateur n’est pas toujours évident. Mais, en ce qui me concerne, elle m’a fait grandir, de façon surprenante dans de nombreux domaines ! Cela m’a permis une véritable réflexion sur mon métier d’enseignante. Travailler avec d’autres candidats aide aussi à confronter les points de vue, les concepts mal compris ou compris de façon différentes. J’ai dû travailler beaucoup sur la remise à niveau des notions théoriques en didactiques, et travailler encore plus sur les notions relatives à l’ingénierie de formation mais je ne regrette pas du tout. J’ai beaucoup appris et je sais qu’il me reste encore à apprendre au contact de mes collègues formateurs.

Je ne vais pas vous mentir : j’ai eu de vrais moments de doutes mais cette expérience a été très enrichissante et c’est vraiment ce que j’aime faire !

Un dernier conseil : Si cela vous tente, si vous êtes motivé, un seul mot : foncez !

Si vous avez des questions, à vos commentaires ! 

A très vite.

Lia